Tome 1 :

La quête divine

Grey Knight est une série d'Heroic Fantasy, que j'ai créer il y a maintenant presque 5 ans, et qui depuis occupe mes journées sans arrêt! Aussi, je suis fier de vous présenter aujourd'hui le premier chapitre de Grey Knight, en espérant que vous apprécierez!



GREY KNIGHT

Chapitre 1 : le gamin aux citrouilles



La taverne était lumineuse et le vacarme des jeux s'entremêlait aux bruits de joie ou de rage des clients. Une odeur de vin rouge et de bière s'élevait dans l'air. La lueur des chandeliers faisait danser les ombre sur le sol et les murs. L'homme était assis sur un tabouret, appuyé sur le bar, la tête penchée dans on ne sait quels rêves sombres, sirotant sa bière. Sa peau blanche comme la neige le faisait ressortir parmi le tripot d'elfes, d'hommes et de nains. A côté de lui était posé un long sabre de combat semblable à un katana, mais plus épais, rangé dans un fourreau de cuir rouge et noir. Son visage était masqué par un bandeau sur le haut de son crâne et sur la mâchoire, ne laissant voir que ses yeux rouges comme des rubis. Son pantalon de toile noir déchiré lui tombait légèrement.

- Belle arme que tu as là, mon ami !

Le guerrier blanc ne réagit pas. Celui qui venait de parler était un truand couvert de cicatrices dont les cheveux blonds et fillasse lui tombaient sur le front et vêtu d'un blouson militaire rouge. D'après les épaulettes qu'il portait, il devait s'agir d'un sergent lorsqu'il faisait partie de l'armée.

« Eh ! T'entends pas quand on te parle ? »

Le silencieux guerrier regarda le truand sans tourner la tête, puis replongea son regard dans la bière qu'il tenait dans la main. Le brigand paru agacé, mais cria :

« Hé ! Patron ! Apporte-moi la même chose que lui et ressert-lui un coup ! »

Le barman obéi, et rempli à nouveau la chope, en donnant une autre au brigand, qui s'assit aux côté de l'être maqué. Il commença à siroter sa bière à son tour, lançant un regard mi intrigué et mi énervé vers l'autre.

« D'où tu viens ? Je t'ai jamais vu dans ce bled, et pourtant, j'connais tout l'monde ici ! »

L'homme blanc ne répondit pas, se contentant de baisser encore plus la tête dans sa chope. Le déserteur devint rouge de colère. 

« T'es pas bavard, hein ? Tu préfères ta bière ? EH BEN EMBRASSE-LA ? PUISQUE TU L'AIME AUTANT ! » tonna le déserteur.

Et il se rua sur l'homme pour lui plonger la tête dans sa chope. Mais il ne rencontra que la chope pleine qui se fracassa sur sa tête, que le guerrier blanc avait projetée avec une force et une vitesse inouïe. Le truand s'écrasa sur la table 3 mètres derrière lui, tant le choc fut violent. L'étrange homme blanc se redressa alors de toute sa hauteur, menaçant. Il mesurait environ 2 mètres 30. Ses yeux sans pupille à l'iris rouge froncés le fixaient sans ciller et semblaient être des volcans de colère. Il portait sur l'épaule et sur l'avant-bras une armure de fer étincelante sertie de pierres de magie rouges. De tout son être émanait une aura ténébreuse de puissance et de colère. Il parla alors d'une voie harmonieuse mais dur comme la galvanite dans une langue étrange :

« - Dash, delendor tum isha lum ! »

Le brigand se redressa en titubant et fonça sur l'homme afin de la frapper d'un coup de poing, mais... le guerrier blanc esquiva l'attaque avec une vitesse surnaturelle et, tout aussi vite, attrapa le bras de l'imbécile qui osait s'en prendre à lui.

« Slesh l'oroc, de ? » continua l'inconnu dans sa langue énigmatique.

Son bras en armure s'abattit sur celui du truand, et les griffes qu'elle portait le coupèrent comme du papier. Le voleur hurla alors mais avant d'avoir pu reculer, il prit un formidable uppercut et se retrouva de nouveau à terre. Le grand guerrier blanc s'approcha de lui et, sourd à ses supplications, l'attrapa par le visage et le projeta à travers la fenêtre. Sans demander son reste, l'imbécile partit en gémissant de douleur. Le géant blanc pris ses affaires et partit dans les ruelles mal éclairées de la ville de Milyar, tous les regards braqués sur lui.



L'homme sentait qu'on le suivait. Il savait qui le suivait. Un petit enfant, de 12 ans peut-être. Sans retourner la tête, il suivait grâce à son odorat les mouvements de ce gamin qui, semblait-il, ne savait rien de lui, sinon il aurait décampé depuis longtemps. Au détour d'une ruelle, il tourna légèrement la tête, et, menaçant, dit (avec un léger accent elfique) :

« -Je vais te le dire une fois. Si tu n'obéis pas je te tue. Je sais pas qui t'es, ni ce que tu me veux, gamin, mais tu vas me foutre la paix et décamper illico si tu tiens à ce que tes yeux restes dans leurs orbites. »

Derrière lui, caché derrière un muret, le gamin sourit énigmatiquement (si, ça se dit !) et bondit devant le gigantesque guerrier. Il atterrit en faisant voler son manteau, spectaculaire, et...s'étala par terre. Il se releva et fit fasse au géant qui était resté impassible. Il avait un long manteau bleu assortit avec son haut-de-forme, un T-shirt en toile et un pantalon bleu lui aussi. Ce qui frappait chez cet enfant, c'était ses cheveux, son teint orange et ses grands yeux noirs. Il fixa le regard terrifiant du monstre qui se trouvait en face de lui et déclara :

« -Vo soh lo que hssh, drashn.. », ce qui voulait dire : je sais ce que tu es, drashn.

Le drashn (car oui, c'en est un.) parut légèrement troublé, et le gamin sachant qu'il l'avait intrigué, poursuivit :

« Ut soh que hssh,(et qui tu es,) Arack Isanoshi ! ».

Le drashn écarquilla les yeux, extrêmement surprit. Peu de gens connaissaient ce nom, et moins encore osaient le prononcer... Arack Isanoshi, surnommé généralement l'Ombreux, était en effet un assassin connu des milieux illégaux comme étant le meilleur de tous, mais surtout le plus craint. Il devait cette renommée à ses méthodes controversées, même pour des assassins, car d'une brutalité sans nom. Sa réponse fusa, sa langue claquant dans sa bouche :

- Le hssh ih volukir ! ( et vu la grossièreté, je risque d'avoir des problèmes si je traduis !).

Le jeune humain ne se découragea pas, et loin de là, continua en prenant un air arrogant :

- Ta hssh meh. ( t'es un lâche.)

Le guerrier se contracta totalement, ses muscles saillants.

- Wuh ?!(Quoi ?!)

- Meh yeh vokul .(Un lâche et un abruti.)

Le drashn haussa le ton, la colère dans sa voix devenant palpable. De longues griffes tranchantes comme des rasoirs jaillirent de sa main gantée, qu'il brandit sous le nez de l'enfant.

- Fait gaffe à ce que tu dis gamin ! Faut croire que tu ignores qui je suis réellement !

Le petit humain ne sembla même pas effrayé par le géant qui lui faisait face. Il continua sur le même ton.

- D'abord, j'ai un nom. Je suis Pumpkid, le magicien aux citrouilles ! Je sais ce que tu es réellement, et je m'en fiche comme de ma première citrouille ! Vient me chercher, Arack l'Ombreux !

C'en était trop pour le drashn. Ivre de rage, il rugit, et avec une vitesse surhumaine, se jeta sur l'enfant. Le gamin sauta au-dessus du guerrier et laissa tomber quelque chose au passage. Le simple fait de pouvoir esquiver l'attaque était incroyable, mais plus incroyable encore, l'enfant ripostait. Arack attrapa la chose qu'avait lâchée le petit. C'était une citrouille de la taille d'une grosse pomme avec les yeux qui clignotait, et qui faisait « bip !bip ! »

- Oh le c...

La citrouille explosa en libérant un nuage de fumée, faisant disparaître le guerrier blanc. Le petit humain sautillait d'allégresse et leva ses poings bien hauts au-dessus de sa tête en criant :

- Ouais ! Pumpkid, 1, Arack, 0 ! »

Soudain, un mouvement dans la fumée attira l'attention du magicien. Celui-ci plissa les yeux, observant l'ombre qui s'en dégageait.

Que... ?

Le drashn, furieux, sortit du nuage et chargea Pumpkid, tous ses muscles contractés. Ses yeux semblaient être des puits de feu brûlants d'une fureur incontrôlable. Il bondit en avant, son poing fusant à une vitesse hallucinante vers l'enfant.

T'es...MORT !!!

La force du coup de point que reçut Pumpkid fut telle qu'il fut projeté contre un mur de l'autre côté de la rue...et que le mur lui tomba dessus.

- A...Aïe.

- C'est bon t'es calmé ?

- Plus que calmé...Ouch ! j'ai jamais eu aussi mal de ma vie !

Le drashn s'approcha de lui, menaçant, l'attrapa par le col et le suspendit dans les airs. Il le regarda et dit alors avec un léger sourire sous son bandeau :

Ben accroche-toi, parce que c'est que le début !

Le gamin se débattit dans tous les sens, puis darda sur le géant un sourire narquois et lui dit :

- Tu cognes fort, mais...chuis pas mort !!!! »

Arack approcha son visage à 5cm de celui de Pumpkid :

- Nan, mais crois-moi ça va pas tarder...

- Eeeeh non, attends, laisse-moi t'expliquer !

Le guerrier blanc le fixa de ses yeux rubis avant de le jeter à terre.

- Tu n'en vaut pas la peine, alors je te le dit une dernière fois, gamin. Fous-moi la paix.

Pumpkid se redressa et tendit ses mains vers le tueur qui s'éloignait.

- Oh, aller ! Je suis sûr que ce que j'ai à te dire t'intéresseras !

Arack sourit : pour l'intéresser, il faudrait que ce qu'il a à dire soit extraordinaire...Le garçon reprit :

-Je sais que tu essayes de retrouver la mémoire de ton enfance par tous les moyens possibles, pourquoi, je m'en fous. Je sais aussi que tu es le meilleur guerrier que j'ai jamais vu. J'ai peut-être un moyen d'arriver à te rendre ton passé...

Ces mots stoppèrent net le drashn, qui se retourna, intéressé :

-Je t'écoute.

Pumpkid jubila intérieurement ; il avait gagné ! Il continua :

-Il existe une armure légendaire dont le porteur est appelé : Grey Knight. Elle donne la puissance de création et de destruction d'un dieu. Pour la trouver, il faudra tuer ses gardiens surpuissants, et...les pirukils semblent également s'y intéresser. Je cherchais un guerrier suffisamment fort pour pouvoir vaincre les périls qui l'attendaient. Avec ma magie et ta puissance, ce sera plus simple, et je suis une des rares personnes à savoir comment trouver les pièces de l'armure, disséminées à travers le monde.

Arack se tourna vers Pumpkid, et dit en haussant les épaules :

-Trop long pour moi...trouve autre chose !

-Trop long pour un immortel ? Répliqua-t-il avec un sourire décidément agaçant.

Il marquait un point. En effet, Arack avait constaté depuis longtemps qu'il ne vieillissait pas, et qu'il était quasiment impossible de le tuer. Il pensait surtout que le petit mage se foutait de lui, mais maintenant qu'il était engagé...

-Humpf ! J'ignore comment tu as pu en apprendre tant sur moi mais...

Pumpkid secoua sa petite tête orange.

-Mais là n'est pas la question ! Si je te demande à toi, c'est parce que mis à part ta force colossale, tu possèdes également 2 pièces de l'armure !

Arack regarda son gantelet, puis son épaulette.

-Ces vieux trucs ?

-Exactement.

Arack réfléchit longuement... Si ce gamin disait la vérité, il pourrait sans-doute retrouver son passé, et peut-être même ceux de son espèce.

-Si ce que tu dis est vrai, alors c'est d'accord.

Pumpkid sauta de joie...et Arack le rattrapa par le col avant même qu'il ait retouché le sol :

-Mais si tu m'as trompé, j'exécute mes menaces !

La voix du drashn était si terrifiante que Pumpkid ne put qu'acquiescer. 



Chapitre 2 : Masqué



Aësmer est un monde vaste et largement inconnu. Le peu de territoire connu se limite en effet à deux continents : Arakas et Akem'ikir. Akem'ikir est un antique continent de sable jonché de ruines antiques et peuplé par des créatures datant de l'époque où les Dieux créèrent le monde situé au sud d'Aësmer. Le continent d'Arakas, quant à lui, est situé vers le centre de la planète, et c'est sur ce continent que vivent la plupart des peuples. A l'Est s'étendent les forêts d'or des Hauts-elfes, seigneurs des arcanes et archers incomparables. A l'Ouest, dans les montagnes et les plateaux de Dah'tang vivent les puissantes tribus de mercenaires orcs. Au sud, la grande baie de Terganath, où vivent les humains de l'empire Shaem, est le seul et unique point de liaison pour Akem'ikir. Au nord, dans les toundras glacées de Nuldar, vivent les Nordiques, des humains plus grands et plus barbus, en cohabitation avec les nains de la frontière sud des montagnes de Khazûd Baram. Et au centre, sur le grand plateau Emeris, l'Empire de Lumière de l'Humanité s'étend, centre politique et culturel de tout le monde connu.

Les impériaux qui y vivent croient tous en la Sainte Lumière des Dieux de la création, et vénèrent chacun d'entre eux dans des temples plus somptueux que des palais. Opposés à ces Dieux de Lumière, les Diables sont craints par les hommes car selon eux, ces créatures apportent avec elles la fin du monde. Les Diables sont en effet des demi-dieux élémentaires, au nombre de six, ne cherchant que le chaos perpétuel et la destruction de tout. Leur culte fut interdit par les impériaux, mais bien évidement, comme tout pouvoir interdit, il attire des curieux. Il n'existe plus aujourd'hui qu'un seul culte, les Pirukas, adorateurs de Piruk, le Diable de la corruption. Ces seigneurs noirs invoquent des démons pour les asservir et en faire des armées afin de détruire l'ordre instauré par l'Empire. A leur tête se trouve le plus puissant sorcier d'Aësmer, dont nul ne connaît le nom. On ne le nomme que par ce qu'il est : le Masqué.


Le puissant démoniste seigneur des pirukas se tenait assis sur son trône, son masque d'or brillant et impassible à l'expression neutre figé comme s'il était mort, écoutant le rapport de combat d'un de ses capitaines. Sa longue cape noire tombait sur les côtés du trône de fer, maintenue par des épaulettes d'or haut-dessus desquelles flottaient des orbes de feu vert, s'ouvrait sur son torse presque nu et tatoué, couvert seulement au ventre par une épaisse ceinture de cuir brun. Ses mains gantées pianotaient sur l'accoudoir sculpté, la bague d'or sertit s'une émeraude brillant d'un reflet inquiétant. Le capitaine en armure impériale agenouillé devant lui poursuivit ses explications, tremblant face à la terrible aura de magie démoniaque qui émanait de lui.

-...Mais hélas, des ... renforts imprévus ... arrivèrent dans le camp adverse et ...

Le pauvre capitaine déglutit difficilement, tremblant de peur.

-ET ?

La voix d'outre-tombe qui sortait du masque d'or glaçait le sang, et effraya encore plus le misérable. Il faut dire que Masqué n'était pas connu pour sa patience et son bon caractère.

-E...et nous avons dû ... b-battre en retraite ... avant d'avoir ... récupéré ... l'artefact ...

La voix du piruka était devenue presque inaudible. De longue secondes passèrent, puis la surface lisse et dorée du masque du seigneur noir se transforma en un monstrueux rictus haineux. Le sort du capitaine devant lui était désormais fixé, et tous savaient ce qu'il serait. Le démoniste se redressa sur son trône et tonna :

-ET TU OSES TE PRESENTER DEVANT MOI, CHIEN ?!

Le pauvre homme en face de lui n'eut pas le temps de crier. Le trait de magie noire s'abattit sur lui en hurlant et le réduisit en cendres. Il n'était pas rare que Masqué tue ses hommes s'ils échouaient, mais chaque fois, l'assemblé en restait terrifiée. Tous avaient cessé de respirer, de peur d'être victime d'un saut d'humeur de Masqué, qui avait également l'habitude de tirer dans le tas pour leur rappeler leur condition d'esclaves par rapport à lui, qui était tout-puissant.

-Il en sera de même pour tous ceux qui reviendront ici sans avoir accompli leur mission !

Le masque repris sa forme neutre, dorée et sans expression, puis Masqué se leva et sortit de la salle par la porte située derrière son trône. Tous les autres pirukas étaient restés pétrifiés par la violence de cette exécution. Cependant, il y avait bien pire...oh, oui, il y avait pire...il y avait Sadalia. Et ils remerciaient tous les dieux qu'elle n'ait pas été présente à cette petite réunion.



Masqué marchait d'un pas rageur vers ses appartements, quand il sentit une présence juste derrière lui. Il s'arrêta et tourna la tête derrière lui.

-Sors de l'ombre, et dit moi que toi, au moins, tu as remplis ta mission.

La créature derrière lui s'arrêta un instant, hésitante, puis obéit, sortant de l'ombre. Peau blanche, yeux rouges ardents, longs cheveux d'argent tombant jusqu'à ses hanches, fine et musclée, elle ressemblait à un félin ayant pris forme humanoïde. Un sourire amusé se dessinait sur son magnifique visage d'albâtre, et un petit croc sortait de sa bouche.

-Le voleur est mort. J'ai réussi à lui soutirer les informations nécessaires avant de le tuer. Vous semblez...contrarié, maître ?

Le ton ironique de sa voix n'était même pas dissimulé, elle se moquait ouvertement de lui, mais Masqué ne fit rien.

-Prends garde à tes paroles, Sadalia. Garde ton venin pour tes victimes !

La tueuse sembla encore plus amusée en voyant l'agacement de son maître.

-Bien seigneur...

Le ton ironique était à nouveau clairement perceptible dans la voie de la tueuse. Masqué connaissait très bien le caractère enfantin et espiègle de Sadalia, et cela l'énervait encore plus. Ça l'énervait car c'était ce caractère qu'il trouvait particulièrement attrayant chez la jeune femme : ça lui rappelait sa fille...Il secoua la tête et se débarrassa de ces pensées stupides. Il n'avait pas le temps de sombrer dans la nostalgie, et ça ne servirait à rien. Nul ne peut remonter le temps, à moins d'avoir les pouvoirs des dieux.

-J'ai une nouvelle mission pour toi.

La tueuse cessa immédiatement de glousser, intéressée :

-Quelle est cette mission ?

-Je veux que tu trouves quelqu'un pour moi. Un petit mage utilisant des citrouilles comme magie. On le nomme Pumpkid. Il a quelque chose qui m'appartient. Trouve-le, et rapporte le moi, entier et vivant.

Il martela bien les 3 derniers mots. Sadalia fit la moue. Elle adorait « jouer » avec ses malheureuses victimes, et son seigneur le savait bien.

-C'est d'accord, finit-elle par dire, non sans une certaine appréhension.

Elle recula de son pas gracieux et félin, et disparu dans l'ombre comme elle était apparue. Décidément, Masqué adorait le style mortellement gracieux de la jeune femme. Sur ce, il partit vers son laboratoire. Le laboratoire était une immense pièce dans laquelle Masqué menait ses expériences d'alchimie et de démonologie sur des sujets...pas toujours animaux. De ce lieu sordide où des alambics et des ballons remplis de substances étranges donnant des reflets colorés aux sombres murs de galvanite émanait une atmosphère oppressante. Les cris des victimes des expériences démoniaques résonnaient dans tout le labyrinthe de couloirs obscurs qui menaient au labo. Les démons eux-mêmes répugnaient à se rendre dans ce lieu terrible. Masqué, serein, comme à son habitude, entra dans la salle et, son masque dessinant alors un sourire narquois, se tourna vers la créature enchaînée au mur en disant d'une voix de velours : « Bonjour, très cher. Ne craint rien, le docteur va s'occuper de toi... »



Raggarh resta plongé dans ses pensées. Depuis 3 mois, l'homme crocodile était retenu prisonnier par Masqué et subissait les terribles tortures que lui infligeait son geôlier. Il redressa la tête en grogna sous l'effort que cela lui demandait, tant il était affaibli.

-Tu perds ton temps, seigneur des démons. Ma tribu garde la pièce d'armure depuis des générations, je ne trahirai pas la confiance des dieux !

-Oh, mais ce n'est pas toi qui va trahir les dieux...mais ton subconscient.

Masqué s'accroupit devant son prisonnier et pencha la tête sur le côté en montrant une petite fiole contenant un liquide verdâtre.

-Cette potion va faire...sur-agir ton subconscient, qui va alors prendre le dessus. Ainsi, tu ne seras pas conscient de ce que tu feras mais tu te comporteras comme si tu étais éveillé. Tu saisis ? Je pourrais alors extraire toutes les informations qui m'intéressent.

-Espèce de... !

-Oh, les flatteries ne fonctionnent plus, très cher.

Masqué remua la main et des chaînes de magie noire maintinrent la mâchoire du crolar ouverte.

-C'est pour qui le bon lolo ? dit Masqué en lui déversant le contenu de la fiole dans la gueule. Raggarh toussa, fut pris de convulsions et tomba à terre. Ses yeux s'allumèrent alors, du même vert que la potion qu'il venait d'ingurgiter. Le démoniste se releva et dit :

-Alors, Raggarh, maintenant, dis-moi...Où est caché ta tribu et la pièce d'armure du Grey Knight ?




-Qu'un groupe d'hommes se prépare à partir pour les marais noirs, c'est là qu'est la première pièce d'armure. Voici les coordonnées.

Quand le seigneur des démons avait prononcé ces mots, Ryan avait repris espoir. Cela faisait des mois qu'il s'était résolu à perdre tout espoir que Masqué retrouve la trace du gantelet. Cependant, il était maintenant en charge d'une gigantesque expédition qui partait pour les marais noirs, et il comptait bien prouver sa valeur. L'échec n'était pas toléré au sein de l'organisation, mais la réussite était récompensée. Ryan avait toujours été un avorton, un moins que rien, jusqu'au jour où il était devenu capitaine. Il n'était plus la risée de tout le monde...non, juste des capitaines et capitaines noirs. Mais si il réussissait cette mission, il deviendrait sans doute capitaine noir, et après...maître démoniste. Alors qu'un sourire sadique se dessinait sur ses lèvres, il rabaissa sa capuche sur sa tête et l'expédition se mit en branle. Ryan était sûr de sa victoire...ses seuls adversaires étaient une tribu d'hommes croco. Que pouvaient-ils donc face à la puissance des démons ? Oui, que pouvait-il lui arriver, si ce n'est un drashn légendaire pour ses capacité hors normes au combat...



Chapitre 3 : Pourquoi moi ?



Arack était énervé. Encore. Toujours. Il était rare qu'il ne soit pas énervé, mais là, Pumpkid avait réussi à dépasser le stade habituel d'énervement : depuis qu'ils étaient partis de la ville, il ne cessait de parler. Cela faisait à peine deux jours qu'ils étaient partis, et Arack n'en pouvait déjà plus de ce petit mage bavard. Comment faisait-il pour respirer en parlant autant ? Au début, celui-ci n'avait pas trop osé parler avec l'impressionnant guerrier blanc, mais vers la fin du premier jour de voyage, il avait commencé à poser des questions au drashn, qui avait commis l'erreur de répondre. Et depuis, il posait question sur question au mercenaire excédé.

- ...et t'as déjà vu à quoi ça ressemble les grandes statues de Rylyar ? Il paraît que c'est magnifique ! Et blablabla t'as déjà affronté ceux-là ?

Blablabla t'as déjà été là ? Et blablablablabla... Ça n'en finissait pas ! A croire que ce gamin avait un souffle infini ! Arack n'allait jamais pouvoir tenir jusqu'au bout du voyage si ce foutu magicien ne la bouclait pas !

- Et d'ailleurs, comment tu te les ais procuré ces chevaux, si t'as pas un rond ?

Enfin une question intelligente... Mais pour le coup, trop. Le drashn répondit sans lui adresser un regard :

- J'ai eu une petite discussion avec un marchand qui me devait deux ou trois choses...

En fait, il avait surtout menacé de mort particulièrement douloureuse et lente le pauvre homme. Tout en l'envoyant voler dans son propre magasin. Il est vrai qu'Arack avait une créativité sans égale pour la torture et les façons de prendre la vie...

- Discussion musclée ?

Arack soupira de plus belle. Décidément, ce gamin le connaissait déjà mieux que lui ne le connaissait, et pourtant, c'était son boulot de tout savoir sur n'importe qui. Il répondit en grommelant :

- On peut dire ça...

- Tu sais, les menaces de mort ne sont pas aussi efficaces que la diplomatie avec les marchands...

Le drashn leva les yeux au ciel. Et voilà...il lui donnait de leçons, maintenant. Du haut de ses 12 ans, il lui donnait des leçons, à lui, qui en avait plus de 50 ! Mais pourquoi fallait-il que cela tombe sur lui ? Il continua, le ton de sa voix baissant encore d'une octave :

- Pourtant, ma technique a fonctionné plus vite que la tienne...

- N'empêche que...

Excédé, le drashn se tourna brusquement, darda son regard rouge rubis sur le petit magicien et tonna :

- Un seul mot de plus, Pumpkid, et j'exécute mes menaces sur toi !

L'enfant se tut immédiatement, et ne l'ouvrit plus de tout le voyage. Le guerrier blanc soupira de soulagement. Dieux ce que ça faisait du bien quand ça s'arrêtait !

Une fois arrivé à Mayal, leur première étape, Arack et Pumpkid se dirigèrent vers une auberge. La ville était en pleine effervescence en cette saison printanière qu'était la saison du commerce. Les échoppes retentissaient du bruit des chopes de bières qui trinquent et du joyeux tintamarre des clients qui commencent à boire plus que de raison. L'auberge était une solide bâtisse de bois et de pierre avec un toit en chaume avec des colombages. Des effluves de cannelle, de viande rôtie et de bière naine sortaient de l'auberge. Ils attachèrent les chevaux devant, et se dirigèrent vers la porte. Lorsqu'ils entrèrent dans le bâtiment, l'aubergiste brailla :

- Arack, vieille carne ! Encore vivant ?! Mais rien ne peut donc venir à bout de toi, par la lumière !

- Que veux-tu, Alyr, quand on a une peau à l'épreuve des lames, et la rapidité de la foudre, pas facile de se faire tuer !

L'aubergiste sourit au guerrier tout en continuant de nettoyer ses verres avec un petit torchon. C'était un nain, roux, trapu avec une barbe lui couvrant la moitié du torse et deux longues tresses tombant jusqu'à ses pectoraux. Il devait avoir environ la quarantaine mais semblait prêt à en découdre avec un troll.

- Mouais...ben si tu causes une autre bagarre, crois-moi que même si ça ne te tue pas, ce que je vais te faire, tu le sentiras passer ! J'en ai eu pour deux semaines à tout réparer, crétin fini !

Pumpkid, interrogatif, demanda :

- On peut savoir ce qu'il s'est passé la dernière fois ?

- Oh, bah il a réduit en poussière mon auberge et a envoyé à l'hosto une cinquantaine de garde plus la dizaine de gars qui l'avaient provoqué.

- Oh...

Le nain sourit de plus belle.

- Ouais, je sais... « oh. ».

Arack s'appuya sur le bar et fit jongler deux pièces d'argent dans sa main, enlevant son bandeau inférieur pour boire.

- Bon, en attendant, sers-nous deux bières bien fraîches.

- Et pour le gamin ?

- T'es sourd ?

- Quoi ?! Lui aussi... ?

- Ouaip.

Tandis qu'ils buvaient en discutant, trois hommes s'approchèrent de Pumpkid. Il est vrai que le duo du sombre guerrier et du bambin endimanché attirait l'attention. La plupart des gens restaient à l'écart, préférant leur bière au regard noir d'Arack, mais le trio qui s'approchait semblait déjà avoir bu plus qu'il ne fallait. Le plus grand, et sans doute aussi le plus saoul des trois, parla en premier en attrapant l'épaule du jeune mage.

- Hep, miniature ! Tu ne devrais pas plutôt prendre du jus de pomme ? C'est pas fait pour les bébés, ces trucs-là !

Les deux autres étaient hilares. Pumpkid ne réagit pas.

- Non, je préfère la bière...

- Et pourquoi ça ?

Un sourire malicieux se dessina sur les lèvres du petit mage.

- Meilleur taux de pètage de gueule d'abruti !

Il bondit et écrasa la chope sur la tête de l'homme qui s'écroula, assommé. Les autres se ruèrent sur lui en hurlant :

- Alors ça, tu vas le payer cher !

Les yeux de Pumpkid brillèrent d'un éclat orange. Il bondit à nouveau, tournoyant comme une toupie, et des cartes à jouer jaillirent de tous côté, explosant au contact ! Le nain derrière son comptoir hurla en s'arrachant les cheveux :

- Oh, non ! Mais c'est pas vrai !

Le pauvre aubergiste n'en croyait pas ses yeux ! Arack s'était trouvé un remplaçant pour causer des bagarres à sa place ! Ce dernier était hilare, lui. Il n'avait pas ri depuis longtemps. Peut-être que ce jeune garçon n'était pas si ennuyant finalement... Un bruit de pas métalliques résonnants sur le pavé retentit en même temps que des voix s'élevaient de dehors.

- Qu'est-ce que c'est ? demanda Pumpkid.

- Ça, c'est le signal du départ ! dit Arack en saisissant son épée.

Voyant que le drashn était prêt à tuer, le jeune mage lui prit le bras et cria :

- Non, pas comme ça ! A TERRE !

Pumpkid lança une de ses grenades-citrouilles au sol, et une épaisse fumée envahit l'auberge, tandis que des soldats de la brigade de la ville faisaient irruption à l'intérieur. Le duo ressortit par derrière et couru à perdre haleine dans les rues étroites du quartier marchand. Arack, étant un géant de 2m30, courait bien plus vite, et Pumpkid était obligé d'utiliser sa magie pour arriver à suivre son partenaire. Ils arrivèrent face à un cul-de-sac, et les murs des bâtiments autour d'eux étaient trop grands pour être escaladés. Arack désigna son dos et dit de sa voix dure :

- Grimpe sur mon dos.

Pumpkid n'en cru pas ses oreilles ! Mais qu'est-ce qu'il comptait faire ? Il ne pourrait jamais le porter et escalader le mur en même temps !

- Hein ? Mais qu'est-ce que... ?

- Pose pas de questions et accroche-toi !

Pumpkid sauta sur le dos d'Arack qui ne broncha pas sous le poids de l'enfant. Sans crier gare, il bondit d'au moins 5 mètres de haut et des griffes surgirent de son gant en cuir. Il s'accrocha au mur en plantant ses griffes dedans, tenant Pumpkid de l'autre main. Il bondit une nouvelle fois, tout aussi haut et atterrit sur les toits. A peine eut-il posé le pied à terre qu'il bondissait de nouveau, vers l'avant cette fois, et se mit à courir à une vitesse incroyable. Pumpkid peinait à se maintenir sur le dos du drashn, dont tous les muscles, bandés au maximum, était devenus plus durs que le fer. Arack ralentit légèrement et sauta dans une ruelle, puis, d'une main, posa Pumpkid à terre. Il souleva ensuite un bloc de pierre d'au moins deux mètres sur trois qui cachait une trappe. Pumpkid était sans voix : La force du drashn était réellement titanesque ! Celui-ci désigna l'ouverture dans le sol, maintenant le rocher d'une seule main.

- Entre là-dedans.

Les deux compères descendirent par une échelle métallique, puis suivirent un long tunnel noir avant de déboucher sur une salle qui l'était tout autant. Pumpkid sentit Arack se déplacer silencieusement et triturer quelque chose. Une lumière douce et chaleureuse apparut quand le drashn parvint à allumer une torche. Ils étaient dans une sorte d'ancienne cave. Il y avait un lit à peine assez grand pour le drashn dans le fond de la salle. A côté se trouvait une grande armoire et une sorte de tapis rouge couvert de poussière. Au centre se trouvait un cercle de pierre sur lequel était posé du bois, sans doute pour faire du feu. Le guerrier blanc accrocha la torche sur le mur, dans un reposoir, et déclara :

- Bienvenue dans une de mes nombreuses planques, gamin !

- Coooool ! Un vrai lit !

Pumpkid sauta sur le lit de tout son poids devant le drashn effaré qui n'eut même pas le temps de dire « stop ! », et le lit s'écroula sous le poids du petit mage dont les citrouilles tombèrent au sol avant... d'exploser.

 - Euh...oups.

Dans la fumée se dissipant peu à peu, Arack Isanoshi se prit la tête entre les mains. Mais pourquoi fallait-il que ça tombe sur lui ?!



Chapitre 4 : Pas si seul au monde



Le lendemain, les deux compères sortirent très tôt du repaire. Ils devaient se préparer pour la suite du voyage et avaient donc un paquet de choses à faire ce jour-là. Ils se dirigèrent vers la place du marché et s'arrêtèrent sous une statue représentant un soldat en armure levant un drapeau. Arack se pencha vers le petit mage.

- Je te donne une bourse. Il y a là-dedans suffisamment d'argent pour acheter ce dont on a besoin. Tu vas me chercher une pierre à aiguiser, des bandages, du fil, trois aiguilles pour recoudre les blessures, et une dizaine de bouteilles de whisky. Moi je m'occupe du ravitaillement. Si je m'aperçois que tu as utilisé l'argent pour autre chose que ça, je te jure que tu le sentiras passer. Clair ?

Le magicien bleu opina, et parti promptement vers les ruelles du marché. Arack sourit sous son masque. Il avait quelque chose à faire en secret, et hors de question que quiconque le sache. Il se dirigea d'un pas sûr vers les portes de la ville, qu'il franchit rapidement avant de se diriger vers la forêt. Alors qu'il atteignait la frontière, il s'élança plus vite qu'un guépard elfique, et disparut dans les profondeurs de la forêt.

Au bout de quelques minutes de course, il ralentit. Il passa derrière un buisson et trouva ce qu'il était venu chercher. Face à lui se tenait des ruines encore presque intactes, faites d'un matériau sombre et froid dans lequel étaient gravé des runes antiques emplis d'une magie encore puissante. Des ruines drashns. C'était ici qu'il s'était réveillé, alors qu'il n'avait qu'environ 12 ans, sans mémoire, nu, et entouré d'esclavagistes. Il savait que c'était lié à son peuple, parce qu'il savait lire ces caractères. Il longea les antiques murs des ruines, ses doigts courant sur la pierre noire et froide. Il pensait pouvoir découvrir en ces lieux des fragments de son histoire perdue. Il n'y était pas revenu depuis son enfance, ce lieu le terrifiait jusqu'à il y a peu. Mais aujourd'hui, il le savait, il allait pouvoir entrer dans les ruines du temple, et il savait qu'il y découvrirait quelque chose de primordial. Il le fallait ! Le guerrier blanc s'accroupi devant l'entrée du caveau entourée d'obélisques, qui était bouchée par un bloc de pierre noire qui était tombé du haut du bâtiment. Il prit une grande inspiration, et poussa de toutes ses forces le rocher, qu'il souleva de terre pour l'envoyer quelques mètres plus loin, dégageant ainsi l'entrée du monument. Il s'agissaient d'un petit caveau, un autel était dressé en son centre. Des glyphes et des symboles drashns étaient gravés partout sur les murs noirs de la petite pièce. Arack s'approcha de l'autel, tentant de déchiffrer les inscriptions.

-« Ti...tas no...lan ? Drashn hssh... nerahem titas no lan. » Les drashns sont les immortels fils des Dieux ?

Le guerrier blanc soupira. Il était bien avancé avec ça. Il inspecta rapidement les autres hiéroglyphes, mais ne put rien en tirer d'autres que des mots isolés, le temps ayant effacé la plupart des caractères. Il ressortit, dépité. Peut-être fallait-il être un mage pour trouver les secrets de ce temple...or il n'en était pas un. Il réfléchit un instant, appuyé contre un obélisque. Pumpkid ne pourrait pas l'aider, il n'était pas drashn... et il était à sa connaissance le seul de sa race vivant encore sur ce continent. Il repartit donc vers la ville, dégoûté. Mais alors qu'il s'en allait, sur l'autel, un caractère se mettait à briller : « Imperihor ».

Arack retrouva Pumpkid sur la place quelques heures plus tard, celui-ci ayant acheté tout ce que le grand guerrier lui avait ordonné de trouver pour le reste de leur expédition. Le drashn donna alors un petite somme d'argent au jeune mage, lui laissant la permission de s'amuser une dernière fois avant le début de leur grande quête. Celui-ci ne se fit pas prier et parti immédiatement vers les grandes rues faire la tournée des bars et des magasins d'alchimie. Arack, quand à lui, se dirigea vers l'échoppe d'un forgeron. Il ouvrit en grand la porte de bois du petit magasin, qui claqua contre le mur de pierre. Un homme grand, robuste, portant un bouc et au crâne rasé apparu par une porte qui devait donner sur la forge. Il s'arrêta devant le gigantesque mercenaire, sans broncher, un grand sourire au visage.

-Qu'est-ce que je peux faire pour vous mon brave ?

Le drashn sourit sous son bandeau. Il était rare que les gens n'aient pas peur de lui. Il répondit sur un ton des plus aimables :

-J'ai besoin de me forger une nouvelle lame. Puis-je emprunter votre forge ?

Le forgeron se gratta la barbe, observant le drashn.

-Si vous savez vous en servir et que vous avez les matériaux pour travailler, je peux vous la prêter contre cinq pièces d'argent. Ça vous va ?

Le drashn inclina la tête et sortit cinq pièces d'argent qu'il donna à l'homme.

-C'est parfait. Tenez, et merci à vous.

Le forgeron empocha les pièces et montra à Arack la direction de la forge, qui se trouvait bien derrière la petite porte. Le grand guerrier entra dans la pièce où régnait une chaleur intenable. Il déposa son épaulette et son gantelet sur un établi collé contre le mur, décrocha son fourreau qu'il posa au sol à côté de son armure, puis se mit au travail. Le son du marteau résonna dans tout le quartier durant tout le reste de la journée. Alors que la nuit tombait, le drashn, en sueur, ressortit, un sourire aux lèvres. Il était prêt.



Arack et Pumpkid dormaient paisiblement sur leurs paillasses, vu que le lit avait été réduit en morceaux, quand une ombre se glissa dans la cachette, encore éclairée par les cendres d'un petit feu de cheminé. Elle se pencha au-dessus du jeune magicien endormi et murmura :

- Pumpkid...te voilà enfin. J'ai du mal à croire que ce soit ce petit bout d'homme, ma cible. Mais bon...

Des griffes jaillirent de sa main, sans bruit, et elle les abattit sur la gorge du jeune garçon... Pour ne rencontrer qu'une lame d'acier draconique. Arack, qui venait de bondir de sa paillasse, frappa à la vitesse de l'éclair. Sa botte frôla le visage de l'ombre, dont la cape à capuche fut emportée par le coup. Le drashn réattaqua aussitôt. Pivotant sur lui-même, il bondit sur sa cible en frappant d'estoc. L'ombre esquiva gracieusement, et tout aussi vite que son attaquant, sauta en arrière atterrissant à côté des cendres encore fumantes, révélant ainsi son identité. Arack sursauta en voyant le visage de son adversaire. Sadalia, la tueuse des pirukas. Cette dernière écarquilla les yeux et hésita un instant, avant de se ruer sur Arack, toutes griffes dehors. Ce-dernier réagit, mais trop lentement : elle lui entailla le visage. Grondant de rage, il bondit au plafond, pris appuis dessus et se jeta sur elle en tournoyant. Son épée vint rencontrer les griffes de l'assassine, qui se crut hors de danger. Grossière erreur. Arack sauta et se retourna pour donner un formidable coup de pied dans la mâchoire de la jeune femme, avant de frapper à nouveau de sa lame, mais dans le vide car le coup l'avait projetée hors d'atteinte. Elle se releva, et s'apprêtait à contre-attaquer quand une citrouille faillit exploser sur sa tête : Pumpkid avait repris ses esprits et était prêt à en découdre. Comprenant que le combat n'était pas à son avantage, elle fila vers la sortie. Quand Arack et Pumpkid sortirent à leur tour de la cachette du mercenaire, elle avait disparu. Pumpkid s'interrogea :

- Je me demande bien qui était cette fille et surtout, pourquoi elle voulait me tuer.

Pas de réponse. Pumpkid se tourna alors vers Arack. Il s'aperçu que celui-ci était tétanisé. Le drashn dit alors, toujours sans bouger :

- Moi j'aimerai savoir pourquoi elle me ressemble autant !



- Je vous assure, maître, que je l'ai vu comme je vous vois !

Masqué n'arrivait pas à croire Sadalia. Un autre drashn en vie ? C'était impossible. Ceux qui vivaient sur le continent étaient mort depuis longtemps.

- A quoi ressemblait-il ?

- Je vous l'ai dit ! Très grand, 2m30 environs, peau blanche, yeux rouges, cheveux noirs d'ébène, crocs, griffes, musculature... impressionnante. De plus, il semble avoir été formé au combat. Et il m'a détectée quand je suis entrée.

Masqué était plus que troublé. Si ce drashn s'était allié avec Pumpkid, les choses risquaient de mal tourner. Il feuilleta le livre et tomba sur la page qui l'intéressait. Un schéma de mâle drashn.

- Est-ce à cela qu'il ressemblait ?

- Oui, mais les cheveux plus longs, seigneur. Et...une rage immense brûlait dans ses yeux. Il a cependant parut autant voir plus surpris que moi de...

- MERDE !

Le démoniste hurla si fort que Sadalia, la tueuse la plus crainte de ce monde, en eut un mouvement de recul.

- Si ce drashn s'est allié avec le gosse, ils vont partir chercher la pièce d'armure. Si ils tombent dessus avant ou en même temps que l'expédition, nous n'aurons jamais la pièce !

Sadalia blêmit. Enfin, pour peu qu'elle puisse devenir encore plus pâle.

- S...seigneur, je...je crains que...

Elle déglutit difficilement.

- ...que le guerrier n'ait en sa possession 2 pièces de l'armure. Le gantelet et l'épaulette droite.

Masqué était appuyé sur la table, la tête baissé. Un long moment s'écoula, puis il la releva et regarda la terrible tueuse qui semblait alors être une petite fille voyant un monstre. Sa peur était justifiée, car le masque d'or était devenu d'un noir de jais, signe d'une colère... noire.

- 2 pièces ?

- Ou...oui.

Le maître des pirukas repencha la tête. Puis explosa.

Il n'explosa pas lui-même, mais une tornade d'énergie verte sombre s'échappa du démoniste. Le hurlement de rage qu'il poussa fit reculer la drashn de terreur. Il projeta ensuite une énorme boule de feu sur un mur qui fut pulvérisé. La puissance de la tornade redoubla d'ampleur tandis que des éclairs s'échappaient des mains et des endroits où les yeux devraient se trouver sur le masque. Lorsqu'enfin il se calma, la salle était dévastée et la moitié d'un mur et du plafond avait été détruit. Sadalia s'était recroquevillée dans un coin, prudente, en attendant la fin de la tempête de magie. Puis, très posément, Masqué déclara :

- Tu pars immédiatement rejoindre l'expédition. Ce drashn ne doit pas mettre la main sur cette pièce d'armure.

Elle n'était d'habitude plus surprise par les changements d'humeurs soudains de son seigneur, mais là franchement, elle avait été plus que surprise, elle était carrément choquée. Elle commença à rassembler ses affaires et s'apprêtait à partir quand celui-ci lui jeta une boule de métal et lui dit :

- Contacte-moi dès que tu l'as trouvé.


Chapitre 5 : Let's run !


- Fais tes valises, Pumpkid, on déménage.

Arack pris son sabre, une sacoche en cuir pleine de nourriture, boucla son armure et se tourna vers l'enfant. Maintenant qu'ils savaient qu'une tueuse était à leurs trousses, peu importait qu'elle soit drashn où non, ils devaient rester en mouvement et redoubler de prudence. La moindre erreur pouvait leur coûter la vie. Sa voie, pressante, se fit entendre sous son masque de toile noire :

- Prêt ?

Le petit mage avait lui aussi une sacoche pleine de vivres et avait enfoncé son haut-de-forme sur sa petite tête orange. Il avait parfaitement conscience des risques. Il acquiesça :

- Prêt.

L'évènement de la drashn assassine avait rendu Arack encore plus nerveux que de coutume. Celui-ci avait passé la nuit à vérifier ses armes et à trafiquer son gantelet, incapable de dormir. Pumpkid sortit une carte et indiqua les marécages de Sul Anar, au sud des terres elfiques du bout de son doigt :

- D'après ce que je sais, la première pièce se trouve là-bas et est gardée par des hommes-crocos, les crolars. Ils ont été placé là pour veiller sur l'armure, donc à mon avis, soit on aura une épreuve à passer, soit il faudra se battre. La visite de la tueuse cette nuit confirme que mes infos sont fiables. Les parukas savent que nous sommes sur la bonne voie.

Arack s'en fichait royalement. Cette tueuse était comme lui ! Il n'était peut-être pas seul au monde ! Cela lui permettrait peut-être de retrouver la trace de son peuple disparut, et même...son passé disparu. Il priait pour pouvoir recroiser sa route, quitte à combattre les parukas. Bien qu'il préfèrerait le faire dans les meilleures conditions du monde, conditions qu'il choisirait, bien entendu. Les deux compères sortirent de la cache, leurs affaires sur le dos, et partir de la ville à cheval, en direction du sud, vers les marais où se trouvait la première pièce de l'armure. Soucieux, Pumpkid jeta un regard à Arack alors que la petite ville s'éloignait derrière eux.

- Le problème, c'est qu'en plus de la tribu d'hommes crocos, il y a également des trolls sauvages dans ces forêts marécageuses.

- T'inquiète Pumpkid, les trolls...

Arack dégaina son épée, qu'il fit briller au soleil.

- ...j'en fais mon affaire !

Ils chevauchèrent jusqu'à ce que la nuit commence à tomber. Le duo s'arrêta en plein milieu de la forêt, Arack autorisant le petit magicien à se reposer la nuit, bien que lui trouvait cela stupide, puisqu'il n'avait absolument pas besoin de dormir. Ils établirent un camp composé de deux petites tentes entre les arbres, Pumpkid s'occupant de préparer le feu de camp et de sortir de quoi cuisiner, tandis que le drashn partait chasser leur dîner. Ce dernier revint au bout d'à peine dix minutes, à la grande surprise du jeune humain. La soirée passa tranquillement, Pumpkid dévorant un lapin tandis que le mercenaire mangeait un demi sanglier en tendant l'oreille, dans le cas où ils auraient été suivis. Au bout d'un moment, ne pouvant plus retenir sa curiosité, le magicien bleu demanda :

- Quel est le nom de cette forêt, Arack ?

Le drashn termina de désangler sa monture, rangeant toutes les affaires pour la nuit, et surtout incapable de rester sans rien faire, et se tourna vers Pumpkid, puis vers les arbres.

- On l'appelle forêt des arbres dorés.

Arack posa le paquetage et la selle, s'assit et continua sur un ton monocorde :

- Elle est nommée ainsi à cause du reflet que prennent les arbres aux premières lueurs du jour. Tu pourras les contempler à loisir demain, nous partirons avant même que la lune ait touché l'horizon. L'aube arrivera quand nous seront à mi-chemin de la lisière de la forêt.

Pumpkid se demandait comment le drashn avait appris ça, et où. Des tas de questions se bousculaient dans sa tête. Il savait que le guerrier blanc était taciturne et carrément irritable, mais prit tout de même le risque de poser ses questions.

- Tu as appris ça où ?

Arack regarda le micro-mage un petit moment, lui jetant un regard noir, puis prit une longue inspiration et soupira :

- Je suppose que tu ne me laisseras pas tranquille tant que je ne t'aurai pas tout raconté ?

Le petit humain sourit. Le drashn grommela quelque chose d'incompréhensible puis commença son récit.

- Le comte d'Yrjal m'avait demandé de tuer une bête qui terrorisait ses gens. C'était un gros ours, un très gros ours. De la race des duldirs. Je les croyais tous morts depuis deux ou trois décennies, mais c'en était bien un. Je vins donc en ces lieux, et malgré la peur que j'inspirais aux villageois, celle de l'ours étant plus forte, ils m'indiquèrent ce lieu, et je partis alors...

Le gamin, avide de connaissance et n'ayant jamais pu voir le monde, buvait les paroles du drashn et s'émerveillait de tant de savoir. Arack continua ses histoires jusqu'à ce que le petit s'endorme. Il s'endormit alors lui aussi, sa tête toujours pleine de questions sur l'identité de la mystérieuse assassine.

- Debout flemmard ! Si t'es avec moi, c'est pas pour traîner et te reposer !

Pumpkid ouvrit les yeux péniblement pour découvrir un ciel encore endormit. Les étoiles s'étaient éteintes, mais la lune ne s'était pas encore couchée. Arack avait déjà sanglé son cheval et était en train de sangler celui de Pumpkid. Il se retourna afin de prendre la selle, et voyant l'enfant réveillé, lui lança une pomme et un morceau de pain encore frais depuis l'un des sacs de voyage.

- Mange ! Crois-moi tu en auras besoin, aujourd'hui.

Le magicien croqua à pleine dents dans la pomme et, curieux demanda :

- Quel est le planning ? On va où ?

Arack sangla la tente qu'il venait de replier en un tour de main et dit :

- On va chevaucher jusqu'à ce qu'on arrive à la lisière des marais. Il y a un petit village là-bas où on s'arrêtera pour dormir et refaire le plein de nourriture et boissons. Demain on partira dans les marécages, et on aura trois jours de marche pour en atteindre le centre.

Pumpkid finit d'engloutir son pain tout en se demandant comment le drashn avait pu s'en procurer du frais, puis soudainement se rendit compte d'un détail important.

- Mais... quand va-t-on manger ?!

Le guerrier titanesque sangla son épaulette, vérifia le cran de sûreté de son gantelet et glissa sa lame dans son fourreau. Il se tourna ensuite vers Pumpkid et dit avec un ton légèrement moqueur :

- On mangera pendant le trajet, sur nos bêtes.

Pumpkid ne pouvait toujours pas voir le visage d'Arack, caché par son bandeau de toile noire, mais il était sûr que celui-ci souriait. Le drashn enfourcha sa monture, prit le gamin par le col de son manteau et le posa sur la sienne. Ils partirent ensuite à travers la forêt, Arack avançant sûrement, comme s'il avait déjà fait ce chemin milles fois. Alors qu'ils avançaient depuis quelques minutes, ce dernier dit en levant son regard vers le ciel :

- Ah... la forêt s'éveille...

Alors des rayons d'une lumière éclatante et chaleureuse envahirent les lieux. Les arbres, soudainement baignés de cette lumière intense, semblèrent devenir d'or, et se reflétaient les uns sur les autres. Pumpkid, émerveillé, s'arrêta afin de contempler le merveilleux spectacle qui s'offrait à eux. Arack, amusé dit :

- Alors ? ça en jette, hein ?

Ils traversèrent la forêt et arrivèrent dans une vallée verdoyante où coulait un ruisseau descendant depuis les sommets enneigés de Krovaldir. Ils chevauchèrent ensuite à bride abattu à travers une plaine d'herbes courtes et oranges, et au soir, atteignirent enfin le village isolé.

Pendant ce temps, Sadalia avait elle aussi prit la route du marécage de Zanda 'kul, mais à dos de chauve-souris géante. Sa monture lui donnait certes une grande vitesse, mais le duo intrépide de l'enfant aux citrouilles et du grand guerrier blanc avait déjà une journée d'avance sur elle, et environ 400 km ! Cependant, en volant nuit et jours sans s'arrêter, sauf pour chasser et manger bien entendu, elle devrait arriver à peu près en même temps qu'eux à la frontière des marais. Elle ne tenait pas à décevoir son maître. Le dernier à l'avoir fait avait terminé...carbonisé. Aussi, ce fut avec un certain soulagement qu'elle vit au bout du troisième soir le village qui se dessinait au loin, à la lisière des marais. La nuit venait de tomber quand elle atterrit. Elle cacha sa monture dans un bosquet à quelques centaines de mètres des murs d'enceinte et partit furtivement vers la petite bourgade. Elle passa les portes principales et se mit à la recherche de l'auberge la plus proche. Il ne fut pas difficile de la trouver, car les voyageurs étant rares, il n'y en avait qu'une et tout le monde la connaissait. Située en plein cœur de la ville, le bâtiment était ancien, de pierre taillée renforcées par d'épaisses poutrelles en bois. Elle entra dans la bâtisse chaleureuse où les clients étaient pour la plupart assis aux tables à boire en parlant de leurs journées, et prit une chambre. Elle devait se faire la plus discrète possible, car le drashn et l'enfant mage était peut-être à proximité. Elle commanda un steak cru et alla s'assoir à une table isolée. Jusque-là, tout allait bien. Soudain, un serveur bougon et bedonnant posa violement une bouteille sur la table, un petit verre élégant et versa une liqueur qui, à l'odeur, semblait raffinée et coûteuse. Surprise, la drashn dit d'un ton cinglant :

- Je n'ai jamais commandé ça.

- Cadeau du mec là-bas.

Le serveur pointa du doigt un homme vêtu d'une longue cape recouvrant son corps ainsi que d'une capuche ne laissant pas voir son visage. Etant tapis dans un coin d'ombre, on ne distinguait rien de l'étrange individu. Il sirotait une chope de bière qu'il tenait d'une main ganté. Curieuse, la belle tueuse alla à sa rencontre. Cependant, il semblait proprement gigantesque, sa carrure pouvant presque rivaliser avec celle d'un minotaure. Elle tira une chaise et s'assit tranquillement en face de l'individu.

- Puis-je savoir que ce qui me vaut l'honneur d'un tel présent, monsieur ?

Sa voix de velours ressemblait à un ronronnement. Cela fit sourire l'homme. Elle s'assit, se rapprochant de lui. Il émanait de lui une odeur...une odeur dérangeante, mais qui lui était familière... L'homme dit alors d'une voix harmonieuse mais dure comme la galvanite :

- Envie de te revoir sans que ce soit derrière ma lame. J'ai des questions à te poser, ma jolie.

Il redressa la tête, dévoilant son visage, sa peau d'albâtre et ses yeux sans pupilles aux iris couleur rubis. Alors elle reconnut l'odeur et la personne qui se tenait en face d'elle, et la peur vint lui saisir les tripes. Cet enfoiré de drashn l'avait retrouvé ! Comment avait-il fait ? Elle ne réfléchit pas plus longtemps sur le sujet, et bondit en arrière, mais Arack s'attendait à ça. Il bondit en même temps et arracha sa cape et sa capuche en dégainant sa lame qui brilla comme un éclat de lune. Sa main gantée vint saisir le bras de la jeune femme qu'il écrasa contre le mur en glissant son sabre sous sa gorge dénudée.

- Maintenant, tu m'écoutes ou bien... !

Il ne termina pas sa phrase. Le double coup de pied qu'il reçut en plein ventre l'envoya à l'autre bout de la pièce, lui coupant le souffle. Sadalia se rua vers la sortit, mais Pumpkid, qui était resté en arrière, intervint. La citrouille-lacrymogène explosa au visage de la drashn qui fut aveuglée. Pumpkid sauta dans les airs à l'aide d'une autre explosion et piqua vers elle en tournoyant et en lançant des citrouilles qui vinrent éclater au sol. Il atterrit sur la tête de Sadalia et sauta rapidement vers Arack qui se relevait des décombres de tables et de chaises brisées, écumant de rage. C'est alors que là où les citrouilles était tombées, des lianes poussèrent à une vitesse incroyable et s'enroulèrent autour de l'assassine qui fut totalement immobilisée. Arack approcha alors d'elle en rengainant son épée, et lui prit délicatement le menton.

- T'as vraiment un sale caractère, dilyak ! (traduction impossible, j'aurais des problèmes pour cause de langage grossier !)

La réponse fut directe, immédiate et très clair. Le genou libre de Sadalia heurta le guerrier drashn à l'entrejambe avec une force colossale, mais ce dernier ne broncha pas. Il s'était ancré au sol, et ne pouvait donc pas être projeté au plafond par le coup, mais n'avait donc dut que plus souffrir encore de la douleur. Son regard devint alors si furieux que Sadalia en eu un frisson. Elle avait raison d'avoir peur. Le poing du monstre furieux qu'était devenu Arack s'abattit sur son visage avec la puissance qu'un boulet de canon. Elle fut littéralement déracinée du sol et projetée dans la rue. Elle était libre, mais bien amochée. Lorsqu'elle releva la tête, Arack se tenait devant elle, les poings serrés. Il fit un pas, arma à nouveau son poing pour frapper... Et s'écroula en se tenant l'entrejambe et en proférant des insultes, incapable d'aller plus loin. Sadalia profita de l'occasion et disparut parmi les ombres du village endormi ou presque, vu que le tapage du combat avait rameuté tout le quartier. Pumpkid sortit à son tour et jura.

- Elle nous a échappé...

Arack se redressa, bouillonnant de rage, et se tourna vers lui. Il s'appuya sur son épaule et dit :

- Celle-là, quand je la trouve... ou je la bute, ou j'l'épouse !

Chapitre 6 : Les marécages de Zandali

Le lendemain, Arack et Pumpkid se levèrent tôt, enfourchèrent leurs montures et prirent le chemin du marécage. En même temps qu'eux, Sadalia prit son envol. La course allait être rude, et chacun savait que le premier arrivé gagnerait la pièce d'armure tant convoitée. Arack et Pumpkid chevauchaient à bride abattus en zigzagant entre les arbres et sautant par-dessus les mares. Sadalia, quant à elle, volait rapidement vers leur destination. Mais alors qu'elle scrutait la forêt, quelque chose bondit depuis les arbres, puis une autre, et encore 2 autres ! La drashn ne fut sauvée que par ses réflexes hors du commun. Elle bondit hors de sa monture juste à temps pour éviter la hache de pierre qui vint se planter à l'endroit où elle se tenait la seconde d'avant. Tandis qu'elle se laissait tomber sur les arbres en contrebas, elle aperçut les créatures qui venaient de l'attaquer : des trolls ! Les quatre créatures à peau vertes, voyant leur proie s'échapper, hurlèrent de rage et sautèrent dans les arbres à sa poursuite. Elle glissa entre les branches et atterrit sur le sol. Les trolls atterrirent également et, menaçant, avancèrent vers elle. Un sourire amusé se dessina sur les lèvres rouges de la tueuse. Quatre contre un...ils étaient largement inférieurs en nombre ! Dans un grand hurlement, les trolls s'élancèrent vers elle. Et l'ombre noire frappa.

Arack et Pumpkid cavalaient en direction du village des hommes-crocos quand ils tombèrent sur un spectacle morbide. Une dizaine de guerriers trolls, dont trois berserkers, gisaient au sol, mort. Pumpkid eu un hoquet, et Arack inspira profondément. Il descendit de cheval et se pencha sur un cadavre.

- C'est elle. Elle vient de passer. Leur sang coule encore des plaies, et la marque de griffe est révélatrice. Et à l'odeur, je pense que sa monture est morte.

Il se retourna et dit en fixant Pumpkid :

- On va la rattraper.

Sadalia courait le plus vite possible en esquivant les branches des arbres touffues du marécage. Elle sentait l'odeur des deux autres juste derrière elle. Elle grogna intérieurement. Si cet imbécile de drashn croyait qu'il pourrait la rattraper avec le gamin sur son dos, elle, alors qu'elle était une tueuse et une traqueuse expérimentée, il...

- Hep ! C'est gentil de nous avoir attendus ! On fait la course ?

Vu l'état d'hilarité de Pumpkid, la tête de Sadalia devait être très amusante à voir. Les 2 compères l'avait rattrapé, et sans effort en plus ! Elle hallucinait. Comment était-ce possible ? Elle était surentraînée et avait une bonne longueur d'avance sur eux, alors comment diable était-ce possible ? Puis elle observa le drashn, ou plus précisément le corps et la musculature du drashn. Entièrement gainé, ses muscles tendus au maximum, il était extrêmement impressionnant du haut de ses 2 mètres 30. Le regard fixé vers l'endroit où il courait, sourcils froncés, maîtrisant à la perfection chacun de ses mouvements, il filait encore plus vite qu'elle, soit à au moins 60 km/heure, ce qui était incroyable pour un bipède. Il braqua soudainement son œil à l'iris rouge incandescent sans pupille sur elle. Elle fut désarçonnée par ce regard de braise, se prit lamentablement les pieds dans une racine et faillit s'étaler de tout son long par terre. Arack sourit et re-braqua son regard vers l'avant. Il s'appuya au sol et bondit en avant, prenant ainsi 10m d'avance sur la jeune drashn. La course commençait.


Ils couraient depuis déjà quelques minutes, et Sadalia sentait bien qu'elle allait lâcher. L'atmosphère humide et chaude combinée à la végétation dense et à la boue qui retenait ses pas lui demandait de gros efforts pour se maintenir au même niveau que le gigantesque guerrier qui portait sans effort le mage sur son dos. Soudain, une idée lui traversa l'esprit. Aussi fourbe que cela paraissait, elle allait devoir...tricher. Elle se prépara et sortit ses griffes capables de déchirer du métal. D'un coup, elle se rua sur le drashn qui, malgré ses réflexes hors du commun, n'eut pas le temps d'esquiver totalement le coup. Le coup l'atteint sur le pectoral gauche, tandis qu'il bondissait sur la droite pour esquiver. Il hurla. Non pas de douleur, car le coup l'entailla à peine, mais de colère et de frustration, car il s'était fait avoir en traître et comme un bleu. Grognant de fureur, il bondit sur la tueuse qu'il attrapa par la taille, et ils roulèrent dans les fourrés tandis que Pumpkid, qui avait eu la bonne idée de sauter du dos du guerrier, sortait ses grenades-citrouilles avant de suivre le drashn furieux.


Le hurlement de fureur fit s'envoler des oiseaux et glaça le sang de tous les pirukils, Ryan compris. Le jeune aspirant se demanda quel genre de créatures pouvait bien pousser de pareils cris. Pour l'instant, peu lui importait. Du moment que ces choses ne lui tombaient pas dessus... Il chassa ces sombres pensées de son esprit et braqua son attention sur le guerrier crolar couvert de sang qui était agenouillé devant lui.

- Pour la dernière fois, crolar, dis-moi où se trouve la pièce d'armure et je vous laisserais tous en paix.

- En paix ?

Le rugissement du crolar fit reculer les gardes, mais Ryan ne broncha pas. L'homme croco regarda le démoniste dans les yeux puis déclara en haletant, épuisé par le combat qu'il venait de mener et par ses blessures.

- Comment pourrions-nous vivre en paix alors que nous avons trahi les dieux ? Je ne te le dirais pas, ni moi ni personne d'autre ! La mort est une issue préférable à la trahison !

Ryan soupira. Encore un crolar stupide. Il tendit la main et une boule de feu carbonisa le visage du crolar qui s'effondra, mort. Il darda ensuite son regard sur une jeune femme. Une prêtresse des dieux, à ses vêtements. Elle était forcément au courant. La jeune crolar tremblait de peur mais montra les crocs lorsqu'il se campa devant lui.

- Je suppose que toi non plus, tu ne diras rien ?

La crolar lui cracha sur les bottes. Il l'attrapa et le jeta à terre puis essuya sa botte sur elle avant de la remettre à genoux.

- Nous allons essayer autre un autre type de tor...d'interrogatoire.

Un soldat en uniforme noir couvert de plaques de métal apporta un panier. Dedans se trouvait une couvée d'œufs. Le démoniste aspirant en prit un et le montra à la prêtresse. Cette dernière ne broncha pas.

- Vois-tu, jeune fille, ces œufs ont été pris dans ta maison. Je suppose donc que ce sont les tiens, non ?

La crolar frémit, et regarda le démoniste d'un air suppliant.

- Non...pas mes œufs... s'il vous plaît...

Ryan fit tourner l'œuf sur son doigt puis le reprit en main et se pencha vers la prêtresse.

- J'ai horreur de la violence. Hélas, en ce monde, on n'obtient ce qu'on veut que par la force. Mais je sais ce que c'est que d'avoir des enfants, et je ne suis pas un monstre. Alors voici ce que je te propose : si tu me mène à la pièce d'armure, je te rends tes œufs, ainsi qu'à toute votre tribu, nous reconstruisons ce que nous avons détruits et nous partons en vous laissant un immense cadeau : la vie. Sinon, j'utilise mes pouvoirs pour tout détruire jusqu'à ce que je trouve l'armure. Alors ?

La jeune femme regarda ses œufs puis le cadavre au visage calciné qui gisait à côté d'elle, puis dit d'une voix tremblante de peur et de colère à la fois :

- Et les hommes que vous avez tués ? Vous allez nous les rendre ? On ne peut pas se fier à vous !

Le démoniste commençait à 'énerver.

- Si vous aviez coopéré dès le début, il n'y en aurait pas eu. Alors ?

La crolar rugit et tenta de mordre l'homme au visage.

- Bien... Tant pis pour vous.

Il écrasa l'œuf sous son pied puis carbonisa le panier avant de se diriger vers le centre du village, laissant la pauvre prêtresse en pleurs. Il commença à accumuler sa magie afin de pouvoir lancer le sort de destruction quand soudain, un cri semblable à celui qu'il avait entendu auparavant retentit tout près. Il continua de se préparer au sort. Plus vite ce serait fait, plus vite il partirait. Il s'apprêtait à lancer le sort quand soudain, deux choses jaillirent des buissons et vinrent s'écraser à quelques mètres de lui dans un fracas métallique. Alors les deux choses se redressèrent, et tous les pirukils virent clairement de quoi il s'agissait. Sadalia, la tueuse qu'ils connaissaient tous bien et un grand guerrier qui lui ressemblait. On aurait dit la jeune femme, mais en homme. Il était encore plus grand qu'elle et portait un bandeau noir qui lui couvrait le visage et les cheveux ainsi qu'un pantalon noir, une ceinture en tissu et surtout... Le gantelet et l'épaulette droits du l'armure du Grey Knight ! Ryan n'en revenait pas ! Les deux drashns étaient couverts de blessures et de sang, et tous deux semblaient essoufflés. Ryan contint sa magie, attendant de voir ce qui allait se passer. Les deux adversaires se fixaient et attendaient. Soudain le guerrier blanc se rua en avant avec une vitesse prodigieuse en hurlant de rage. Alors Ryan pâlit, car il savait maintenant qui émettait ces cris.


Arack fulminait. La tueuse l'avait blessé à de multiples reprisent. Il lui avait rendu chacun de ses coups au centuple, mais le simple fait qu'elle lui résiste était particulièrement agaçant. Il contracta tous ses muscles et se mit en position de combat. La tueuse en face de lui en fit autant. Ils se fixèrent quelques instants puis elle fonça en avant, toutes griffes dehors. Il devait trouver le bon angle pour attaquer, aussi se contenta-t-il simplement d'éviter l'attaque. Elle passa derrière lui et soudain, parut prendre conscience d'où ils combattaient. Apparemment, ils avaient trouvé l'expédition et donc ne devaient plus être loin de la première pièce. Arack se redressa, passant à une position plus décontracté. Sadalia fut surprise de l'arrêt si soudain du combat, surtout vu l'état de fureur dans lequel était plongé le guerrier blanc quelques instants auparavant.

- Alors, sikrit, tu continues le combat ?

Arack jeta un regard dédaigneux à la tueuse.

- Non. J'ai autre chose à faire que de m'occuper d'une gamine stupide.

Et encore une fois, Pumpkid se retint de rire devant la tête ébahi de l'assassine. Elle fut tellement surprise qu'elle ne pensa même pas à attaquer, simplement à bégayer.

- S...stupide ? Gamine ? Espèce de...

Arack l'interrompit encore une fois, s'adressant à Pumpkid qui peinait à se retenir de rire devant la déconfiture de la drashn.

- C'est ici miniature ?

- Ou-ou-oui ! Ahah ! Désolé Arack. Oui, c'est ici.

Soudain, Pumpkid prit lui aussi conscience du décor chaotique qui s'offrait à eux. Et des démonistes interloqués qui braquaient sur eux leur magie ainsi que des soldats en armure noir pointant leurs lances sur le drashn. Soudain, son visage se figea en voyant le symbole sur les capes des soldats et sur les torses nus des démonistes : l'emblème de pirukils. Il pâlit et se rapprocha un peu plus d'Arack, qui commençait à avancer vers les démonistes et les ruines de l'ancien village. Les soldats en armure noire formèrent alors un mur avec leurs boucliers, pointant leurs lances vers le guerrier drashn, qui grogna tel un loup, faisant ressortir la forme de ses crocs sous son bandeau.

- C'est une menace, vermines ?

Les soldats ne bronchèrent pas. Puis ils s'écartèrent afin de laisser passer un démoniste portant de curieuses épaulettes d'or dans lesquelles étaient encastrées de grandes gemmes vertes. Sur son torse musclé était tatoué le symbole des pirukils, et un long bandeau noir accroché à son visage pendait jusqu'à sa ceinture de cuir. Il observa Arack puis Pumpkid, et plissa les yeux.

- C'est si gentil à toi, petit, de venir te livrer à nous.

Il éclata de rire puis jeta un regard moqueur à Arack en disant :

- Franchement, c'est tout ? Tout ce que tu as trouvé pour nous combattre ? Un seul guerrier ? Certes, ta taille est impressionnante, mon ami, mais ne vas pas t'imaginer que tu vas pouvoir défendre ce gamin seul. Allons, soyons raisonnables. Donne-moi l'enfant et je te laisserai partir sans égratignure, c'est promis.

Arack foudroya le démoniste du regard, et ce dernier tressaillit en voyant ce regard rouge si terrifiant. Le colosse s'avança alors et dit d'une voix étrangement grave :

-Un : le gamin est sous ma protection. Toi et ta bande de guignols devrez me tuer pour l'atteindre. Deux : je vous prends tous en même temps pour vous déboîter. Trois : ta gueule, ta voix m'énerve.

Le sorcier noir plissa les yeux de mécontentement, puis disparut dans un nuage de fumée noire afin de réapparaître derrière ses hommes. Il hurla alors à l'attention de guerrier qui osait le défier :

-Puisque tu es si fort, vas-y ! Montre-moi, je suis curieux ! Soldats, abattez-le !

Tous en même temps, les soldats se redressèrent et se mirent en position pour charger tandis que les démonistes commençaient à faire crépiter les boules de feu entre leurs mains. Arack sourit.

- Pumpkid, tu ne m'as jamais vu me battre, non ?

Le gamin, interloqué, répondit en bégayant :

-N-non, à part contre l'autre cinglée en noir.

Arack saisit sa lame sans la dégainer, et commença à avancer vers les soldats qui venaient de commencer à charger en hurlant.

- Alors ouvre bien les yeux.

Et il se rua avec une vitesse incroyable sur les soldats, brisant les lances et enfonçant leurs rangs. Une fois derrière eux, il dégaina et frappa les pauvres hommes qui n'avaient pas encore pu se remettre du choc. Arack ne fit pas de quartier. Il tailla dans le vif, et les soldats tombaient tous en hurlant tandis que leurs têtes, leurs bras ou leurs jambes volaient dans toutes les directions. Le chef des démonistes hurla, terrifié :

- Sorciers ! Abattez ce démon ! Vite !

Arack tourna la tête et disparut alors que les boules de feu s'écrasaient au sol, là où il se tenait quelques fractions de secondes auparavant. Il réapparut dans la seconde derrière un groupe de trois démonistes. Ceux-ci n'eurent pas le temps de comprendre ce qui leurs arrivait. La lame frappa, les têtes tombèrent, séparées de leurs corps, et Arack disparut à nouveau pour réapparaître devant deux autres sorciers noirs. Mais ceux-là avaient eu le temps de se protéger. La lame d'acier se heurta à un bouclier magique, et les mages noirs utilisèrent leur magie pour se propulser à 15 mètres du guerrier blanc tout en envoyant deux énormes boules de feu, qui explosèrent en touchant le drashn. Les démonistes se posèrent au sol, sûrs de la mort du mercenaire, mais celui-ci sortit des flammes, l'épée à la main, et se jeta sur les deux infortunés. Mais, juste avant de frapper, il disparut à nouveau, et réapparut derrière eux. Le bouclier ne protégeait que l'avant des sorciers. Et ce furent deux têtes ahuris qui s'écrasèrent au sol dans un bruit mat. Arack se redressa, sortit un mouchoir et essuya sa lame, qu'il rangea ensuite dans son fourreau. Puis il darda son regard rubis sur le chef des démonistes, qui tremblait de peur. Comment ? Comment pouvait-on être aussi rapide, aussi fort, aussi résistant et surtout comment diable avait-il pu comprendre aussi vite que le bouclier ne protégeait que l'avant du mage l'utilisant ?

- Alors ? Tu t'es amusé, j'espères, parce que maintenant, c'est à ton tour d'entrer en scène. Allons, un peu de courage, que diable ! Le spectacle doit continuer !

Le démoniste hurla de rage et disparut dans un tourbillon de fumée noire, laissant Sadalia seule face au drashn. Ce-dernier contempla les restes de ses victimes et se tourna vers la tueuse. Il dit alors d'une voix trop douce pour ce guerrier si puissant :

- Tu sais.

Interloquée, la jeune drashn plissa les yeux, se mettant en position de défense.

- Qu'est-ce que je sais ?

Arack s'avança vers elle, tout en disant :

- Tu sais qui je suis, ce que je suis et d'où je viens. Tu es comme moi. Je sais que tu le sais. Et tu vas tout me dire.

- Et si je refuse ?

Le drashn n'était plus qu'à quelques centimètres d'elles, si près qu'elle aurait pu l'embrasser. Il baissa son bandeau, révélant ainsi son visage. Elle fut agréablement surprise par le visage du drashn. Elle l'imaginait couvert de cicatrices, vieux, dur et rugueux, vu qu'il était un mercenaire et un combattant aguerrit, mais au contraire, il était jeune, la vingtaine environ, le visage fin, les pommettes saillantes, les lèvres fines et pâles, impeccablement rasé, et sa peau semblait lisse et douce comme une pierre polie. Il sourit et dit d'une voix suave, douce et calme :

-Si tu refuses, je te ferais tellement mal que tu avoueras même ce que tu ignores.

Bon, ben si elle imaginait le guerrier comme un beau gosse qui refuserait de faire du mal à une femme, elle pouvait aller voir ailleurs. Le taré en face d'elle était sans aucun doute un assassin qualifié, et comme tout bon assassin, il devait parfaitement savoir comment faire le plus mal possible à quelqu'un sans pour autant le tuer. Elle allait donc devoir s'échapper, et vite. Aussi fit-elle la chose la plus surprenante pour le drashn : elle l'enlaça, attirant sa tête contre la sienne, et l'embrassa. Arack ouvrit de grands yeux étonnés, incapable de bouger tant il était surpris. Enfin, jusqu'à ce qu'une douleur terrible vienne lui déchirer l'entre-jambes. Il s'écroula par terre tandis que la tueuse, très fière d'elle, prenait ses jambes à son cou. Pumpkid sortit une potion rouge de son sac et la donna au drashn qui jurait dans une langue incompréhensible. Une fois remit, le grand guerrier dit au jeune mage :

- Tu te souviens que j'avais dit : soit je la bute, soit je l'épouse ?

- Euh...oui ?

- Ben c'est décidé : je vais l'étriper.

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